Au détour de l’avenue déversante de Choisy, en plein coeur du 13ème arrondissement de Paris, le projet aux allures d’un petit promontoire boisé, s’érige sur un bout de parcelle délaissée jusqu’à ce jour. Les pans de bois traditionnels, d’habitude derrière les façades Hausmaniennes, sont ici dans la lumière.
Il est possible de gravir au sommet, par un passage secret et sans prendre l’ascenseur ! En passant par une succession de séquences, de lieux et, probablement de rencontres…
La maison familiale de deux logements partage des espaces à vivre, utiles ou ludiques. A l’extérieur, les expositions et le climat local dessinent les façades, du zinc prépatiné pour recevoir les vents dominants au sud-ouest, un débord de toiture pour ombrager les baies au sud, une toiture végétalisée en guise de protection solaire et un bardage en Douglas pour l’agrément coté jardin.
L’Association pour le Développement du Bâtiment Bas Carbone – BBCA rappelle que le bâtiment est le premier émetteur de CO2 devant les transports avec 60% de son émission à la construction. Aussi, les choix sont orientés vers des matériaux recyclables avec une empreinte carbone limitée. De même une réflexion sur la consommation de la matière a conduit à rendre visible un maximum d’élément brut, traditionnellement recouvert de parement.
Inspiré par l’art délicat du Kingstugi, où les poteries cassées sont serties de métal précieux pour leur rendre leur usage sans effacer l’histoire de l’accident. Le lien tracé par la forme de la toiture existante, entre l’habitat vernaculaire et la surélévation contemporaine, reste lisible et sans artifice, il relie deux époques comme le ferait le fil d’or entre les deux morceaux de terre cuite. L’apparente dualité des modes constructifs, des langages architecturaux, est apaisée par l’évidence et la simplicité, à l’instar du blanc pur symbole de cette coexistence possible.
Proche de la première maison rénovée XL1, le nouveau logement s’intègre naturellement dans son environnement immédiat et climatique. Façade ordonnancée sur l’avenue piétonne coté ville et jardins suspendus coté résidence. Le confort d’été est obtenu par une isolation performante et le couvert végétal, confèrant au bâtiment une inertie optimale entre le jour et la nuit, ainsi que par une ventilation naturelle traversante est/ouest. L’approche bioclimatique résonne dans l’épannelage général, l’orientation et les découpes des ouvertures zénithales répondent à la course du soleil pour un apport solaire contrôlé des espaces intérieurs.
Le bien à rénover situé à deux pas du lac d’Enghien, laisse lors de la première visite, une impression de matière brute à sculpter. Les espaces principaux se cantonnent à l’étage, on y accède par un frêle escalier extérieur. De là, une succession de manipulations vont achever la transformation : élargir des fenêtres vers le jardin, ouvrir largement un plancher pour accueillir un escalier vers les chambres du bas et redessiner les façades.
Design luminaires Julie_Dorffer
